vendredi, avril 26

Ile Maurice : Devoir de mémoire pour la communauté chinoise

Jean-François Guimbeau, avec la collaboration de Marc Serge Rivière ont présenté leur livre «Boutiques chinoises de l’île Maurice», destiné à «honorer la communauté des boutiques chinoises à Maurice parce qu’ils ont énormément œuvré» dans le pays.

Dans une interview accordée à IonNews, Jean-François Guimbeau, paysagiste de profession, a expliqué avoir sillonné tout le pays, grâce à son métier. «Je voyais souvent des petites boutiques dans les villages et coin de ville, j’ai remarqué que beaucoup ont fermé malheureusement. A l’époque, j’ai pris des photos. A un moment, il y a eu beaucoup de photos, je me suis alors dis pourquoi ne pas partager avec la population», a expliqué ce dernier.

Il a commencé à photographier les boutiques en 2008. A partir de 2017, lui et son ami, le professeur Marc Serge Rivière ont trié, interviewé et écrit de petits textes pour illustrer les photos. Sur les 54 boutiques photographiées, «16 n’existent plus aujourd’hui» a déploré Marc Serge Rivière.

Ces boutiques ont été soit brûlées, soit démolies, soit fermées. «On a voulu rendre hommage à la communauté sino-mauricienne qui a contribué au développement de la nation, parce que les boutiquiers dans les villages étaient les banquiers du petit peuple», a expliqué ce dernier.

Photographe et paysagistes, Jean François Guimbeau

Parmi les boutiques prises en photos la boutique John, qui était rue Mère Barthélemy, la boutique Christian, rue Deschartres, l’Amical Store (Rose Hili), Jeff Store (Mont Roches), Jean-François Guimbeau a expliqué à L’Express avoir grandi à Riche-en-Eau. «Ma maman faisait ses commissions à l’ancienne boutique Pak Soo à Mahébourg», a indiqué ce dernier, ajoutant que «ces petits commerces m’ont toujours intrigué».

Jean-François Guimbeau a souligné dans la préface de son livre que «le déclin des boutiques chinoises s’amorça vers le milieu du XXe siècle. Les enfants allèrent à l’école et beaucoup firent des études supérieures en finance, en médecine ou d’autres filières prestigieuses. N’ayant plus de relève, les parents finirent par fermer leur commerce. Après l’indépendance, beaucoup de familles choisirent aussi d’émigrer vers le Canada».  

Pour lui, «nous sommes au crépuscule des boutiques chinoises» un pan entier du patrimoine mauricien. Le livre est pour eux «un devoir de mémoire». Les photos sont accompagnées de petits textes de Marc Serge Rièvière, de différents auteurs comme Robert-Edward Hart Marcel Cabon, Malcolm de Chazal, Jean Claude de l’Estrac, Her vé de Rauville, André Masson, Vijaya Teelock, Marie Thérèse Humbert, sir Charles Bruce, ainsi que des boutiquiers eux-mêmes

Extrait : «Les boutiques chinoises rendaient d’innombrables services à tout à chacun. Comme le pouvoir d’achat de la plupart des laboureurs est le plus souvent très faible, la boutique prend l’habitude de sélectionner le plus possible les produits qu’il offre afin de s’ajuster aux moyens de la clientèle».

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