mardi, avril 23

La Chine évoque une réforme pour garantir des élus «patriotes» à Hong Kong

Un an après l’adoption de la loi sécurité nationale à Hong Kong, la Chine souhaite donner aux «patriotes» l’accès aux élections à Hong Kong.

La Chine veut s’assurer que seuls des «patriotes» puissent être élus à Hong Kong, a déclaré un haut responsable du gouvernement central, au moment où la Chine entend neutraliser l’opposition dans le territoire semi-autonome.

Xia Baolong, directeur du Bureau des affaires d’Hongkong et Macao, a indiqué que «l’application du principe selon lequel des patriotes doivent gouverner Hongkong nécessite plusieurs mesures simultanées. La plus essentielle et la plus urgente est de perfectionner le système, et tout particulièrement de perfectionner sans délai le système électoral».

Ce dernier a indiqué «être patriote signifie aimer la République populaire de Chine». Xia Baolong est intervenu deux semaines avant l’ouverture à Beijing de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP, parlement chinois), qui s’ouvrira le 5 mars.

Cette session devrait déboucher sur de nouvelles mesures visant à renforcer le contrôle de Hong kong par la Chine, après l’imposition l’an passé d’une loi sur la sécurité nationale. Son intervention a été publié par le Bureau des affaires de Hong Kong et Macao.

Hong Kong, peuplé de quelque 7 millions d’habitants, a été le théâtre de grandes manifestations pro-démocratie et anti-Chine en 2019, souvent violentes, puis d’une victoire écrasante des candidats d’opposition aux élections de district.

La Chine a alors répondu avec fermeté. En mai 2020, l’Assemblée nationale populaire (ANP), soumise au Parti communiste chinois (PCC), a imposé une loi sur la sécurité nationale qui a contribué à l’arrestation de nombreuses figures de l’opposition hongkongaise.

Xia Baolong a appelé à «combler les lacunes juridiques» du système électoral de Hong Kong, afin notamment d’éviter la présence de candidats «anti-Chine». Ce discours laisse entrevoir une réforme électorale.

Cette réforme pourrait alors concerner les élections de district ou celles du parlement local (Legco) de Hong Kong – où un système alambiqué garantit déjà presque à coup sûr une majorité au bloc pro-Chine.

La cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a salué le discours de Xia Baolong et rejeté les critiques s’inquiétant d’une oppression plus forte contre l’opposition à Hong Kong.

«S’il nous faut utiliser le mot oppression, alors oui, c’est l’oppression visant ceux qui prônent l’indépendance d’Hongkong, qui tentent de pousser Hongkong dans l’abîme de la violence, qui oublient leurs origines, ne se considèrent pas comme Chinois, qui pactisent avec des organisations politiques étrangères pour détruire Hongkong», a déclaré Carrie Lam lors d’un point presse.

Depuis 1997, Hong Kong jouit d’une certaine autonomie dans le cadre du principe «Un pays, deux systèmes» : liberté d’expression, liberté de la presse et justice indépendante. Mais selon les opposants hongkongais, ces libertés ont été fortement érodées depuis l’imposition de la loi sur la sécurité nationale.

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