vendredi, avril 26

La France renonce à ratifier l’accord d’extradition avec Hong kong

La France renonce à ratifier « en l’état » l’accord d’extradition avec Hong Kong en raison de l’adoption par la Chine d’une loi de sécurité nationale pour Hong Kong, qui «remet en cause» les libertés fondamentales de Hongkong, selon la diplomatie française.

«A la lumière des derniers développements, la France ne procèdera pas en l’état à la ratification de l’accord d’extradition signé le 4 mai 2017 entre la France et la Région administrative spéciale de Hong Kong», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll.

L’accord doit être ratifié par Emmanuel Macron

L’accord prévoit la possibilité d’extrader toute personne recherchée par l’un des deux pays et se trouvant sur le territoire de l’autre. L’accord est actuellement en cours d’examen au Parlement français. Mais le texte doit en autoriser au préalable la ratification par le président, Emmanuel Macron, ce qui semble improbable.

La loi sur la sécurité nationale pour Hong Kong vise à sanctionner la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères. Elle a été décidé après les vagues de manifestations de 2019 visant le pouvoir central à Hong Kong.

Cette loi «remet en cause le principe  »un pays, deux systèmes » et le respect du  »haut degré d’autonomie » de Hongkong et des libertés fondamentales qui en découlent», relève le ministère. Elle «affecte aussi, directement, nos ressortissants et nos entreprises».

Paris rejette le report des élections à Hong Kong

La France a aussi appelé à la tenue «dans les meilleurs délais» des élections législatives à Hong Kong, initialement prévues en septembre et reportées d’un an pour cause de coronavirus, après un mois marqué par la disqualification des candidats du mouvement pour la démocratie.

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«Il est essentiel que les élections puissent être tenues dans les meilleurs délais et dans des conditions permettant une expression démocratique sincère, en accord avec les droits et libertés garantis par la Loi fondamentale de Hong Kong», a indiqué la porte-parole.

L’Allemagne a pour sa part déploré le report du scrutin, y voyant une «nouvelle atteinte aux droits des citoyens de Hongkong». La Maison Blanche a également condamné cette décision, «la dernière d’une longue liste de promesses non tenues par Pékin qui avait promis l’autonomie et le respect des libertés aux habitants de Hong Kong».

La Chine «fermement opposée» à la suspension par Paris

La Chine s’est dite «fermement opposée» à la «mauvaise décision» de Paris de suspendre la ratification de son accord d’extradition avec Hong Kong. «La mauvaise décision et les propos de la France concernant Hong Kong constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine y est fermement opposée», a déclaré devant la presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.

De plus, un porte-parole de la Mission chinoise auprès de l’Union européenne a déclaré qu’aucun gouvernement, organisation ou individu étranger n’avait le droit ou raison de s’immiscer dans les affaires intérieures de Hong Kong. Il a indiqué que les élections au Conseil législatif étaient des élections locales chinoises et qu’elles relevaient donc purement des affaires intérieures de Hong Kong, d’après l’agence de presse Xinhua.

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Observant que des élections ont été pareillement reportées en raison d’épidémies ou d’autres catastrophes en d’autres endroits du monde, le porte-parole a souligné que le gouvernement de la RASHK avait imité cette pratique habituelle par une décision légitime, raisonnable et légale.

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