dimanche, mars 24

Le Yang boosté par le solstice d’hiver

Le solstice d’hiver (冬至 dōng zhì, signifiant « hiver extrême ») est l’une des fêtes les plus importantes de Chine, célébrée entre les 20 et 23 décembre, lors du jour le plus court.  Cette journée marque une élévation du Yang, représentant le début d’un nouveau cycle.

Créée à l’époque des Printemps et Automnes (770-221 av. J.-C.), le solstice d’hiver trouve ses origines dans la philosophie du Yin et du Yang. Cependant des traces de cette célébration remontent à la dynastie Han (206 av. J.-C.-220), où la fête du solstice d’hiver était un rite, qui perdura jusqu’aux dynasties Tang (618-907) et Song (960-1279).

Le Solstice d’hiver est un jour favorable, car il rehausse le Yang. Durant cette période, les journées sont les plus courtes et les nuits les plus longues, faisant revenir les flux d’énergies positifs.

Sous la dynastie Han, les fonctionnaires avaient droit à un jour de congé, alors que l’armée impériale restait sur place pour veiller sur la cour et la population. Les frontières étaient fermées durant cette période et tout comme les commerces.

Dans le cercle familial, les amis se rendaient visite, afin d’échanger leur cadeau et leur respect. Sous les dynasties Tang et Song, le peuple offrait des offrandes aux ancêtres et présentait leurs meilleurs vœux à leurs parents.

Les empereurs participaient à la cérémonie du Culte du Ciel. Dans certains écrits, datant de la dynastie Qing (1644-1911), le solstice était considéré comme « plus important que la fête du Printemps », pour les ancêtres.

Aujourd’hui encore, les chinois se prosternent dans le temple des ancêtres de leur clan, selon l’ordre générationnel et devant les tablettes des ancêtres. Une fois les rites réalisés, le festin débute avec des Huntun (soupe de petits raviolis) ou encore des raviolis, pour les habitants du nord du pays. Des haricots rouges cuits ou des Tangyuan (boulettes de riz glutineux fourrées) sont également servis.

Les offrandes ont différentes formes, soit des gâteaux de farine de riz glutineux en forme de coq, de canard, de tortue, de cochon, de bœuf ou de mouton, cuits à la vapeur, soit des Tangyuan.

A Taïwan, des gâteaux neuf-feuilles sont offerts aux ancêtres. Tandis que dans le sud de la Chine et au sein de la diaspora chinoise, le solstice d’hiver est l’occasion de cuisiner les Tangyuan (湯圓,Tāng Yuán), ou boules de riz gluant, qui symbolisent la réunion.

La tradition veut que chaque membre de la famille reçoive au moins un grand Tangyuan et plusieurs petits. Dans le nord de la Chine, les gens mangent plutôt des raviolis, tradition initiée par le médecin Zhang Zhongjing (張仲景) de la dynastie Han.

Ce dernier rencontra, un jour d’hiver, des miséreux souffrant d’engelures aux oreilles. Compatissant, il ordonna à ses disciples de préparer des boulettes de pâte avec de l’agneau et de les distribuer aux pauvres pour les réchauffer. Puisque les boulettes avaient une forme d’oreille, Zhang les nomma ainsi : jiāo ěr (嬌耳); qū hán jiāo ěr tāng (祛寒嬌耳湯) signifie « soupe de boulettes qui protège du froid ». Depuis, la tradition s’est ancrée et les chinois mangent des boulettes de pâtes, lors de la fête du solstice d’hiver, afin d’empêcher les engelures aux oreilles.

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