vendredi, mars 29

Origines du Covid -19 : la Chine s’estime « salie » par de nouvelles accusations américaines

Le département américain de l’énergie a déclaré le 26 février qu’il y avait de nouvelles preuves que la cause la plus probable de l’épidémie de COVID-19 était une fuite accidentelle d’un laboratoire chinois.

Pour la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, « la recherche des origines du COVID-19 est une affaire de science et ne doit pas être politisée. La Chine a toujours soutenu et participé à la recherche scientifique mondiale des origines ».

Pékin a estimé être « sali » par ces nouvelles accusations. « Il convient de cesser d’agiter cette théorie d’une fuite de laboratoire, d’arrêter de salir la Chine et d’arrêter de politiser la recherche des origines du virus », a affirmé Mao Ning, lors d’un point de presse régulier.

Suivez l’ensemble de l’actualité sur le Covis-19 en Chine

Pékin a dénoncé le changement d’analyse du ministère américain de l’Energie, qui chapeaute des laboratoires de biologie, et qui atteste désormais – « avec un faible niveau de confiance »— la piste d’une fuite de laboratoire en Chine, sur la foi du nouveau rapport d’une agence de renseignement par le Wall Street Journal et le New York Times.

« Une origine de laboratoire de l’épidémie de COVID-19 a été considérée comme extrêmement improbable » a indiqué Mao Ning, rappelant que cette conclusion scientifique fait autorité, après la visite d’experts de la mission conjointe Chine-Organisation mondiale de la Santé (OMS) au laboratoire de Wuhan et une communication approfondie avec les chercheurs.

De son côté,, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué « avoir vu les articles de presse mais n’avoir reçu aucune information » à ce sujet.

« L’OMS et le SAGO (Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes, ndlr) vont continuer d’examiner tous les éléments scientifiques disponibles qui pourraient contribuer à faire progresser la connaissance des origines du SARS CoV 2, et nous appelons la Chine ainsi que la communauté scientifique à entreprendre les études nécessaires pour cela », a déclaré Tarik Jasarevic, un porte-parole de l’organisation. « Dans l’attente de davantage d’éléments, toutes les hypothèses restent sur la table », a-t-il ajouté.

Trois ans après le début de la pandémie, l’origine du virus qui a tué près de 7 millions de personnes dans le monde et bousculé la marche du globe reste toutefois encore indéterminée.

En février 2021, des experts de l’OMS et des scientifiques chinois avaient jugé « hautement improbable » la piste d’un accident à l’institut de virologie chinois de Wuhan, et privilégié l’hypothèse d’une origine naturelle du virus et d’une transmission à l’homme par un animal « intermédiaire ».

Depuis, l’hypothèse d’une manipulation en laboratoire couplée à une fuite accidentelle a toutefois ressurgi notamment aux Etats-Unis où cette piste est, selon le Wall Street Journal, notamment retenue par le FBI.

Signe que le débat reste ouvert aux Etats-Unis, quatre agences de renseignement américaines estiment, elles, que le Covid-19 est d’origine naturelle et deux demeurent indécises, selon la recension du Wall Street Journal.

« Pour l’instant, aucune réponse définitive de la communauté du renseignement n’a émergé sur la question », a résumé dimanche sur CNN le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Mi-février, le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est personnellement engagé à tout faire pour obtenir « une réponse » sur les origines du Covid-19, démentant fermement des informations selon lesquelles l’organisation aurait renoncé à finaliser son enquête sur le sujet.

Lire aussi : L’OMS appelle la Chine à fournir plus d’informations sur l’épidémie

Récemment, l’ambassadeur américain en Chine Nicholas Burns a déclaré que la Chine devrait être plus transparente sur la traçabilité des origines de l’épidémie de COVID-19. Pour la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, « sur la question de la recherche des origines du COVID-19, la Chine a fait preuve d’ouverture et de transparence, et a partagé les informations et les données sur le COVID-19 avec la communauté internationale en temps voulu ».

« La Chine est le seul pays à avoir invité plus d’une fois des groupes d’experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à venir sur son territoire pour mener une étude conjointe sur les origines du COVID-19 », a indiqué cette dernière.

« Ce sont les États-Unis qui doivent répondre aux questions et aux préoccupations du monde entier concernant Fort Detrick et ses laboratoires militaires et biologiques à travers le monde. En politisant cette question, les États-Unis ne parviendront pas à discréditer la Chine. Au contraire, ils ne feront que nuire à leur propre crédibilité », a indiqué la porte-parole.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *