vendredi, avril 26

Ottawa accusée par la Chine de pratiquer la «diplomatie du mégaphone»

La Chine a vivement critiqué le Canada, assurant que les déclarations de ses dirigeants sont « irresponsables » à propos des deux Canadiens accusés d’espionnage en Chine et appelant Ottawa à mettre fin à sa « diplomatie du mégaphone ».

L’ambassade de Chine à Ottawa a affirmé que les preuves contre les deux Canadiens étaient « solides et suffisantes« , dans une déclaration publiée sur le site internet de l’ambassade.

La Chine a formellement inculpé pour « espionnage » et divulgation de « secrets d’État » Michael Kovrig, ancien diplomate auparavant en poste en Chine, et le consultant et homme d’affaires Michael Spavor, spécialiste de la Corée du Nord.

Suite à ces mises en accusations, le premier ministre canadien Justin Trudeau a, à plusieurs reprises, qualifié « d’arbitraire » la détention de Michael Kovrig et Michael Spavor.

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Les deux hommes avaient été interpellés le 10 décembre 2018, neuf jours après l’arrestation au Canada, à la demande de la justice américaine, de la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou.

La procédure visant les deux canadiens est largement perçue en Occident comme une mesure de représailles, ce que la Chine dément formellement. « L’accusation de détention soi-disant arbitraire des citoyens canadiens est totalement dépourvue de fondement. Les organes judiciaires chinois continueront à traiter ces cas en stricte conformité avec la loi », a souligné le porte-parole de l’ambassade de Chine.

Qualifiant la détention de Meng Wanzhou de « grave incident » provoqué par les États-Unis, afin de freiner les avancées des entreprises de haute technologie chinoises, dont ZTE et surtout Huawei. Pour l’ambassade de Chine au Canada, la fille du fondateur de Huawei est « victime d’une détention arbitraire ».

« Arrêtez de faire des remarques irresponsables sur les cas de Michael Kovrig et Michael Spavor et de faire pression sur la Chine en utilisant une diplomatie du mégaphone », a-t-il conclu en appelant le Canada à « réfléchir à ses erreurs » dans l’affaire Meng Wanzhou et à la libérer immédiatement.

Plusieurs personnalités canadiennes, dont l’épouse de Michael Kovrig, ont appelé Justin Trudeau à intervenir pour mettre fin à la procédure d’extradition de la dirigeante de Huawei, afin de faciliter la libération des deux Canadiens, détenus en Chine.

Cependant, le Premier ministre a régulièrement affirmé l’indépendance du système judiciaire canadien. Il a récemment écarté catégoriquement cette éventualité, estimant qu’une telle décision mettrait en danger d’autres canadiens en Chine et dans le monde.

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