mercredi, février 28

Portrait de Femme : Wang Zhaojun du harem de Yuandi

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Chine-Magazine a tenu à honorer les femmes qui ont fait l’histoire de la Chine.

Statue du tombeau de Wang Zhaojun

Wang Zhaojun, surnommé Qiang, est l’une des Quatre beautés de la Chine antique, avec Xi Shi, Diao Chan et Yang Guifei.

Wang Zhaojun (chinois 王昭君 ; Wáng Zhāojūn) est une femme du harem de Yuandi, l’empereur Yuan de la dynastie Han (48-33 av. J.-C.). Elle a été donnée comme femme à Hu Hanye, Chanyu (empereur) des Xiongnu, qui est une ethnie nomade de Chine du nord.

En 33 av. J.-C., Hu Hanxie se rend à Chang’an (actuellement Xi’an) pour rendre hommage à l’empereur de Chine. Il profite de cette occasion pour faire part à l’empereur de sa volonté de devenir un gendre de l’empereur. Il s’agit d’une tradition du heqin.

Cinq femmes du harem impérial, dont Wang Zhaojun, lui ont été présenté. D’après le Livre des Han postérieurs, Wang Zhaojun se porte volontaire pour rejoindre le Chanyu. Quand elle est convoquée à la cour, sa beauté surprit et l’empereur faillit reconsidérer sa décision de l’envoyer auprès du Chanyu Xiongnu.

Wang Zhaojun devint une favorite de Hu Hanxie. Devenue « reine » des Xiongnu, elle adopta entièrement les coutumes locales et créa une situation de paix entre les Han et les Xiongnu pendant plus de 60 ans.

Elle donne naissance à deux fils et des filles. Seul l’un d’eux survivra, Yituzhiyashi, et au moins une fille, Yun, devint la princesse Yimuo. Cette dernière deviendra une personnalité majeure de l’ethnie Xiongnu.

Quand Hu Hanxie meurt en 31 av. J.-C., Wang Zhaojun souhaite retourner en Chine. Mais l’empereur Han Chengdi, lui ordonne de suivre la coutume du lévirat xiongnu et de devenir l’épouse du fils aîné de son mari. Elle eut deux filles de ce mariage.

L’influence de Wang Zhaojun

L’histoire de Wang Zhaojun inspire les écrivains et les poètes pendant des siècles. Plusieurs contes et légendes entourent son existence. Ainsi, un écrivain raconte qu’elle serait entrée à la cour de l’empereur Yuan à la suite d’un concours de beauté. Les participantes devaient faire parvenir à l’empereur leur image, afin qu’il les sélectionne.

Wang Zhaojun se fit faire un portrait par un peintre, mais, à court d’argent, elle ne put le payer. Pour se venger, celui-ci détériora sa beauté en déformant le tableau.

L’empereur la sélectionna quand même, mais il ne la visita jamais en personne. Il ne découvrit son véritable visage que lorsqu’il la désigna comme épouse de Hu Hanxie. Il en tomba alors éperdument amoureux, malheureusement trop tard.

D’autre auteurs, sur la base des valeurs confucéennes, la condamnaient soit l’exil, soit à la tradition du lévirat, qui auraient entraîné dans les deux cas à son suicide. Aimée de son peuple d’adoption, elle est admirée pour sa beauté. A tel point qu’un tombeau tombeau est ériger en sa mémoire.

Un tombeau à son honneur

Un tombeau lui est consacré à proximité de Hohhot, dans la région autonome de Mongolie-Intérieure. Le tombeau est un simple monticule de terre,qui s’élève à 33 m au-dessus du sol et à la particularité de rester verdoyant en automne. Cela lui vaut le surnom de «tombe verte» ou encore «tombeau verdoyant» suivant les traductions.

La visite du toombeau comprend un passage devant des tablettes gravées pour Wang Zhaojun depuis plusieurs centaines d’années, ainsi que des statues de Wang Zhaojun et de son mari sur des chevaux.

Situé précisément sur les rives de la rivière Dahei, le tombeau de Wang Zhaojun offre une vue imprenable sur les steppes s’étendant sur des centaines de kilomètres, avec au loin les monts Yinshan.

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