dimanche, mars 24

Portrait de Femme : Xi Shi, première beauté de Chine

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Chine-Magazine a tenu à honorer les femmes qui ont fait l’histoire de la Chine.

Xi Shi dans l’album Les plus grandes beautés (wikimedia) (Gathering Gems of Beauty). He Dazi, vers 1738. Musée national du Palais1

Xi Shi (西施, Pinyin: Xī Shī) est la première et la plus belle des Quatre beautés de la Chine Antique, avec Wang Zhaojun, Diao Chan et Yang Guifei. Symbole de la beauté dans la culture traditionnelle, elle aurait vécut à la fin de la Période des Printemps et des Automnes, durant la Période des Royaumes combattants.

Le berceau de la légende se situe dans la ville de Zhuji, au centre nord de la province du Zhejiang. Il s’agit de l’ancienne capitale du royaume Yue à l’époque des Printemps et des Automnes.

Une histoire de roi et de vengeance

Le nom de Xi Shi est associé aux rois Gou Jian et Fu Chai. Le premier, le roi Gou Jian du royaume Yue, a été vaincu par le roi Fu Chai du royaume voisin de Wu.

Gou Jian n’a pas été assassiné, mais obligé de reconnaître Fu Chai comme son suzerain. Il fut alors rapidement libéré, mais en resta néanmoins humilié. Pour se venger, Gou Jian recrute Xi Shi, la femme la plus belle de son pays vivant au pied du mont Zhuluo.

Gou Jian la forme à l’espionnage et à la séduction. Puis, en 490 avant Jésus Christ, il envoie Xi Shi à la cour du roi Fu Chai, comme cadeau à son suzerain, sachant que Fu Chai ne savait pas résister à une belle femme.

Ensorcelé par la beauté et la douceur de Xi Shi, Fu Chai ne tarde pas à se détourner des affaires de son royaume pour cette dernière. En plus d’être belle et intelligente, Xi Shi avait l’esprit vif et la main adroite. Sous son influence, il fait exécuter le général Wu Zixu, son meilleur conseiller.

Peu après, le roi Gou Jian lance une offensive victorieuse contre Fu Chai, et conquiert son royaume. Face à sa défaite, Fu Chai se suicide. Après cela, Xi Shi disparait.

Il existe plusieurs légendes sur la suite de sa vie :

⦁ Xi Shi se serait noyée dans le lac Taihu (près de Suzhou).
⦁ La femme de Gou Jian, jalouse que ce dernier ai fait de Xi Shi sa concubine, ordonne en cachette qu’on la mette dans un sac de cuir et qu’on la jette dans la rivière.
⦁ Xi Shia s’est retirée avec Fan Li, un des ministres de Gou Jian également disparu à cette époque, pour vivre heureux de longues années dans un bateau de pêcheur du même lac Taihu, ou dans une île de ce lac d’après une autre version.

Une légende millénaire

D’après Beijing Information, cette légende est apparu pour la première fois dans les textes du philosophe Mozi, et confucianiste, Mengzi (Mencius). Elle s’est par la suite largement répandue de génération en génération, oralement.

La légende est relatée dans un contexte de guerre entre le royaume Wu et Yue, mais fait l’éloge de la beauté, de la bienveillance et de l’esprit de « se dévouer au pays ».

Cette légende a une longue histoire, plus de 2500 ans. Elle est connue au-delà de la province du Zhejiang et du Jiangsu, mais aussi dans toute la Chine, voire même dans les pays et régions d’Asie du Sud-est comme la Corée du Sud, le Japon, Singapour, etc., et dans la diaspora.

« La légende a un contenu très riche concernant les personnages, les noms de lieux, les spécialités locales, les us et coutumes, etc., et comprenant presque tous les milieux de la littérature folklorique. Elle est transmise non seulement oralement, mais aussi via d’autres formes artistiques telles que l’opéra, le théâtre, etc.« , écrit Beijing Information.

En plus d’être une légende populaire, elle a

  • une valeur littéraire, car elle convient aux jeunes et aux personnes âgées et elle est souvent l’origine de créations littéraires sous diverses formes, ainsi il y a une grande variété d’œuvres littéraires liées à cette légende ;
  • une valeur esthétique : Xishi, en tant que symbole esthétique, occupe une place unique dans l’histoire esthétique du pays ;
  • une valeur de connaissance historique : explication folklorique sur l’histoire et la culture des Wu et Yue antiques,
  • une valeur de référence importante pour la recherche sur l’histoire de l’époque du Printemps et de l’Automne ;
  • une valeur humaine : la légende loue l’honnêteté, la bienveillance et la beauté, préconise l’héroïsme et l’esprit de dévouement, et possède une signification positive pour faire rayonner l’esprit d’humanisme éminent

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