vendredi, avril 26

Une entreprise d’État s’est offerte un groupe de presse tchèque

La radio publique Radio Prague a annoncé le rachat par le groupe d’investissement d’État chinois CITIC de la majorité des parts du plus important groupe de presse tchèque, Médea.

Ce rachat a été découvert par le site de surveillance des médias Hlídací Pes, ce qui « réveille à nouveau les craintes de tentatives de Pékin d’influencer le discours médiatique le concernant et de faire valoir ses intérêts ».

Jusqu’alors actionnaire minoritaire du groupe de presse Médea (30%), CITIC, une société d’État, vient donc de racheter 57% des parts, via sa société Rainbow Wisdom Investment, créée pour les investissements de la Chine en République tchèque.

Selon le site de surveillance Hlidaci Pes, « ce rachat ouvre à la société d’État chinoise une voie royale d’influence sur le marché des médias tchèques: ceux-ci sont en effet largement dépendants des revenus de la publicité, or le groupe Médea est le principal acteur du pays dans le domaine, intermédiaire incontournable entre les entreprises et les médias ».

Médea gérerait chaque année pour 3 milliards de couronnes tchèques (110 millions d’euros) de budget publicitaire. « Ainsi l’attribution des publicités en fonction de la position des médias sur la Chine est une des principales choses à craindre », a indiqué le site de Radio Prague.

Deux personnes influentes ont permit ce rachat, d’après certains médias. Il s’agirait d’un ancien ministre de la Défense et un proche conseiller du président pro-chinois Milos Zeman. Les deux hommes se sont rendus en Chine en mars 2020, alors que les vols commerciaux étaient déjà suspendus en raison de la pandémie de Covid-19.

Le but officiel du voyage était notamment de proposer une aide à la Chine dans la lutte contre l’épidémie, mais le gouvernement tchèque avait indiqué n’avoir pas été mis au courant de cette visite.

La nouvelle s’inscrit dans un contexte où les services de contre-espionnage tchèque mettent en garde depuis plusieurs années contre contre les activités notamment des services de renseignement russes et chinois en République tchèque. Les milieux diplomatiques et des affaires sont plus particulièrement visés.

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