vendredi, avril 26

La directrice de Huawei libérée par la justice canadienne

Meng Wanzhou, la fille du fondateur du géant chinois des télécoms, a été libéré, après avoir été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver.

La juge Heather Holmes a remis en liberté la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou et mit fin à la procédure d’extradition, lors d’une courte audience le 24 septembre devant la Cour suprême de Colombie-Britannique.

Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei

L’audience a eu lieu à Vancouver, en présence de Meng Wanzhou, quelques heures après la conclusion d’un accord entre Washington et Huawei. Cet a permit à la directrice financière du géant chinois des télécoms, qui vit en liberté surveillée au Canada, de rentrer en Chine.

La fille du fondateur de Huawei avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui voulait la juger pour «fraude bancaire».

La justice américaine accuse la directrice financière de Huawei d’avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d’une rencontre à Hongkong en 2013, à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l’Iran, exposant ainsi l’établissement bancaire à des sanctions du gouvernement des Etats-Unis.

Le Wall Street Journal rapportait, avant l’audition, que Meng Wanzhou accepterait de reconnaître certaines « fautes » en échange d’un « report », puis d’un « abandon » des poursuites pour fraude bancaire. L’intéressée a toutefois toujours nié ces accusations.

Les services du tribunal fédéral de Brooklyn avaient fait parvenir une courte lettre du ministère de la justice confirmant une audience le 24 septembre 2021 à 13 heures, en vue d’un « règlement des poursuites » dans le dossier « Etats-Unis contre Wanzhou Meng », sans communiquer plus de détails. Sollicités par l’Agence France-Presse (AFP), les avocats de la dirigeante s’étaient refusés à tout commentaire, de même que le ministère de la justice américain.

Un juge du tribunal fédéral de Brooklyn avait «accepté» au préalable l’accord passé entre le ministère de la Justice américain et les avocats de Meng Wanzhou.

Un représentant du ministère de la Justice a proposé devant un tribunal à New York de «reporter» jusqu’au 1er décembre 2022, soit quatre ans après l’arrestation de Meng Wanzhou au Canada, les poursuites engagées depuis fin 2018 contre la directrice financière.

Cette dernière est accusée de «complot» en vue de commettre une «fraude bancaire». Si cet accord n’est pas contesté ou rompu d’ici le 1er décembre, les poursuites seront abandonnées, selon le représentant du ministère américain de la Justice.

Cet accord met un terme à trois années de bataille judiciaire et de tensions entre la Chine, le Canada et les Etats-Unis.

Le 24 septembre, Meng Wanzhou, assignée à résidence à Vancouver depuis presque trois ans, a embarqué à bord d’un avion, direction Shenzhen, tandis que deux Canadiens détenus en Chine depuis fin 2018 étaient à bord d’un avion pour rentrer «à la maison».

L’ex-diplomate Michael Kovrig et l’homme d’affaires Michael Spavor avaient été arrêtés en Chine pour espionnage quelques jours après l’arrestation de Meng Wanzhou, provoquant une crise diplomatique sans précédent entre la Chine et le Canada. Leur détention avait été perçue par le Canada comme une mesure de représailles à l’arrestation de Meng Wanzhou.

« Il y a à peu près 12 minutes, l’avion transportant Michael Kovrig et Michael Spavor a quitté l’espace aérien chinois et ils sont en route pour le Canada », a déclaré le premier ministre Justin Trudeau lors d’une conférence de presse.

« Ces deux hommes ont vécu pendant plus de 1 000 jours une épreuve épouvantable. Ils ont fait preuve de détermination, de grâce, de résilience à chaque étape et ils sont une inspiration pour nous tous », a-t-il ajouté, précisant qu’ils étaient attendus samedi au Canada.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a rapidement salué la décision des autorités chinoises de libérer les deux Canadiens après leur détention « arbitraire ».

Le gouvernement chinois estime depuis 2018 que l’administration américaine – présidé par Donald Trump – cherchait avant tout à affaiblir Huawei, entreprise chinoise de pointe et leader mondial des équipements et réseaux 5G, afin d’effacer toute concurrence.  

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