samedi, avril 27

L’association des journalistes de Chine dénonce le gouvernement américain

La All-China Journalists Association a sévèrement condamné les Etats-Unis pour « sa répression injustifiée et ses pratiques discriminatoires à l’encontre des journalistes chinois sur son territoire ».

En effet, l’administration Trump a décidé de changer le statut des médias chinois sur le territoire américain, de média à représentation diplomatique. Ce changement implique un contrôle plus accru du personnel et des investissements de ces médias aux Etats-Unis.

A lire aussi : Donald Trump réduit le personnel des médias chinois aux Etats-Unis

L’association a vivement dénoncé les «deux poids et deux mesures» pratiqués par les Etats-Unis entre sa «liberté de la presse et ses tentatives d’intimidation hégémonique».

L’association s’est exprimée pour la deuxième fois, afin de défendre les « droits et intérêts légitimes » des journalistes chinois à l’étranger, après la décision des Etats-Unis de plafonner le nombre d’employés dans les entreprises de médias chinois sur son territoire.

Cette dernière a expliqué au cours de ces dernières années, les pressions américaines se sont intensifiées contre les journalistes. En décembre 2018, le Département de la justice des Etats-Unis avait enregistré la filiale nord-américaine de la Global Television Network (CGTN, anciennement CCTV International) comme un «agent étranger».

Le 18 février 2020, le Département d’État a annoncé que cinq agences de médias chinois aux Etats-Unis, incluant l’agence d’information Xinhua, seraient désormais considérées comme des «missions étrangères», obligeant les médias à transmettre des informations sur leur personnel et leurs biens fonciers.

Le 2 mars 2020, le Département d’État a annoncé qu’à partir du 13 mars, le nombre d’employés chinois travaillant pour ces cinq médias aux Etats-Unis diminuerait de 40 à 60 %, « une mesure interprétée comme une expulsion pure et simple du territoire américain pour les journalistes chinois », a noté l’association des journalistes.

Cette dernière a aussi critiqué les mesures discriminatoires américaines en matière de visa. L’administration américaine accorde des visas à entrées multiples aux journalistes d’autres pays et régions, alors que « les journalistes chinois en poste aux Etats-Unis ne peuvent obtenir que des visas à entrée unique et doivent faire la demande d’un nouveau visa à chaque fois qu’ils sortent du territoire », a déploré la direction de l’association.

Depuis 2018, les Etats-Unis ont modifié la liste des éléments à fournir : les documents habituels, des précisions sur leur présence sur les réseaux sociaux, les documents de leurs sorties du territoire sur les 15 dernières années, les informations sur l’enregistrement de leur entreprise et sa structure organisationnelle aux Etats-Unis, et leurs relations sociales.

Ainsi, depuis 2018, les visas de plus de 30 journalistes chinois ont été retardés indéfiniment voire refusés par les Etats-Unis. Parmi eux, 9 journalistes résidant aux Etats-Unis n’ont pas pu retourner sur le sol américain après leur départ.

Membre du All-China Journalists Association en visite aux Editions Peru

La All-China Journalists Association a également condamné les restrictions américaines « empêchant les journalistes chinois de faire leur travail aux Etats-Unis pour diverses raisons ».

« Au motif que leurs agences sont des «missions étrangères», les Etats-Unis ont refusé d’accorder aux journalistes de la CGTN, du China Daily (enregistré en 1983) et d’autres médias leur carte de presse pour le Congrès des Etats-Unis », a noté cette dernière. .

Depuis que leur agence a été listée comme «mission étrangère», les journalistes chinois ne parviennent plus à réaliser des interviews aux Etats-Unis.

Qualifiant ces mesures d’«oppression politique motivée par une mentalité de guerre froide et des préjugés idéologiques», l’association a dénoncé l’administration américaine qui entrave « les droits et intérêts normaux et légitimes des journalistes chinois à l’étranger », nuisant gravement à la réputation des médias chinois et interférant avec leurs activités normales.

«Nous enjoignons les Etats-Unis à corriger effectivement ces mauvaises pratiques, qui enfreignent les droits et intérêts légitimes des journalistes chinois aux Etats-Unis et de prendre des mesures pour assurer un retour à la normale de leur activité», note le communiqué.

D’après les spécialistes chinois, ces dernières mesures des Etats-Unis servent de «représailles» à la révocation de la carte de presse de trois journalistes du Wall Street Journal par la Chine à la suite de la publication d’un titre raciste.

A lire aussiDes journalistes américains expulsés de Chine

Donald Trump promet une réponse à l’expulsion des journalistes de Chine

Pour Da Wei, le directeur du Centre de la sécurité stratégique et internationale affilié à l’Université des relations internationales de Chine, « peu importe la façon dont les Etats-Unis choisissent de les désigner, ces journalistes aident les deux pays à mieux se comprendre. Il y a eu des défis dans les relations sino-américaines et les deux pays devraient essayer de renforcer leur compréhension mutuelle plutôt que de fermer leur porte et de créer de nouvelles erreurs d’appréciation ».

«Cette fois-ci, la mesure prise par les Etats-Unis peut être considérée comme une étape supplémentaire de franchie vers le découplage sino-américain. Ce genre d’incidents risquent de s’accumuler et de finir par entraîner un découplage complet. Les Etats-Unis sont en train d’accélérer cette tendance», a indiqué Da Wei à l’agence de presse, Xinhua.

« L’entrave aux échanges normaux avec la Chine est devenue une tendance pour les Etats-Unis, visible notamment dans leurs efforts pour limiter les activités de l’Institut Confucius. Les Etats-Unis semblent considérer les étudiants chinois et les enseignants invités aux Etats-Unis comme des menaces potentielles à la sécurité et réduisent fortement voire suspendent la coopération dans la recherche scientifique », a analysé Xin Qiang, le directeur adjoint du Centre d’études américaines de l’Université de Fudan.

A lire aussi : L’Université du Maryland ferme son Institut Confucius

1 Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *