dimanche, mars 24

Beijing veut accélérer les négociations pour des zones de libre échange

Après le retrait des Etats-Unis de l’Accord de partenariat trans-pacifique (TPP), Beijing s’est dit « prête à accélérer » la mise sur pied de zones de libre-échange alternatives, se refusant toutefois à devenir le « leader » économique mondial.

Hua Chunying, porte parole ministre aff étran

« La Chine fera avancer les négociations sur le Partenariat économique global régional (RCEP en anglais) et l’établissement de la zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP en anglais), afin d’insuffler un nouvel élan au développement économique régional et mondial« , a indiqué la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Hua Chunying.

Face à cet engagement, la Chine a créé son propre partenariat de libre-échange, appelé le Partenariat économique global régional. Celui-ci associe les 10 pays membres* de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et leurs partenaires régionaux (Chine, Japon, Australie, Inde, Corée du Sud et Nouvelle-Zélande).

Ces deux accords visent à supprimer des barrières tarifaires et non-tarifaires. Les négociations de finalisation du Partenariat économique régional global ont « énormément progressé et devraient être conclus aussi tôt que possible, afin d’apporter une nouvelle impulsion à la croissance économique en Asie et dans le monde » a indiqué Hua Chunying.

Conscient qu’un coup est à jouer, la Chine veut rapidement relancer les discussions sur son propre projet de Zone de libre-échange transpacifique, visant à rassembler les 21 membres** de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC)

Xi Jinping au Sommet de l’APEC en 2016

« Les dirigeants de l’APEC ont déjà formulé une vision et une feuille de route pour la Zone de libre-échange transpacifique. Nous devons travailler à faciliter le processus » a souligné la porte parole de la diplomatie chinoise, qui a indiqué que son gouvernement « s’engageait dans le processus d’intégration économique Asie-Pacifique dans un esprit d’ouverture, d’inclusivité et de transparence ».  

Cette démarche entre dans le cadre des récentes déclarations du président Xi Jinping, au Forum économique mondial de Davos (Suisse), où il a défendu une mondialisation irréversible et un libre-échange « impossible à arrêter« . Mais, ce dernier sait qu’un monde bipolaire serrait néfaste pour l’économie chinoise, qui tente de se diversifier et d’exporter son savoir-faire, ainsi que ses investissements à l’étranger.

Raison pour laquelle, la Chine ne tient pas à devenir le « leader économique mondial », préférant le mot responsable. « Le mot responsabilité serait plus approprié. Nous sommes prêts à travailler avec les autres parties pour assumer (ensemble) nos responsabilités (…) et contribuer à notre hauteur à la résolution des difficultés du monde » a expliqué Hua Chunying.

Cette dernière a d’ailleurs indiqué que « la région Asie-Pacifique doit continuer de pratiquer on rôle de moteur de l’économie mondiale malgré la morosité actuelle de l’économie et établir une économie ouverte ».

 

Notes

*membre de l’ASEAN : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Viêt Nam, Laos, Birmanie, Cambodge

**membre de l’APEC : Australie, Brunei, Canada, Corée du Sud, États-Unis, Indonésie, Japon, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Philippines, Singapour, Thaïlande, Chine, Hong Kong, Taïwan, Mexique, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Chili, Pérou, Russie, Viêt Nam

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